Un train usine et cinq cents agents remplacent ballast, traverses et rails sur 30 kilomètres de la ligne SNCF. Un chantier pharaonique, mais rapide.
Les techniciens parlent de « suite rapide » pour désigner le train usine actuellement à l'œuvre sur la voie ferrée entre Mer et La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret). Le qualificatif pourrait surprendre, pour un convoi qui se déplace à la vitesse de l'escargot : un kilomètre par jour ! Mais il laisse derrière lui une voie totalement remise à neuf : un sacré exploit puisqu'en aussi peu de temps, et un seul passage, il parvient à remplacer ballast, traverses et rails !
Le chantier s'inscrit dans le GPME (Grand plan de modernisation du réseau) initié en 2013 pour garantir un haut niveau de performance de l'infrastructure. Sur la portion en cause, la dernière grosse intervention (hors maintenance courante) remontait à 1974. « On avait alors remplacé les dernières traverses en bois par des traverses béton à entretoise métallique », se souvient Jean-Claude Villotte, directeur d'opération SNCF Réseau. Cette fois-ci, ce sont des traverses tout béton qui sont utilisées, les précédentes ayant révélé une fâcheuse tendance à la corrosion. En revanche, le ballast bleu ou rose provient toujours de carrières du nord Deux-Sèvres et les rails, livrés en barres longues, sont soudés sur place sans joint de dilatation selon une technique déjà ancienne qui assure un confort parfait pour les voyageurs.
Technologie de pointe et gestes simples
Livrés et stockés aux Aubrais, les matériaux nécessaires pour la journée sont embarqués dans le train spécial. Celui-ci comporte en son centre une structure reposant sur des bogies espacés d'une soixantaine de mètres. C'est dans cet espace que s'effectue le travail, la machine relevant et écartant de part et d'autre les rails préalablement dévissés pour permettre un libre accès à la plateforme. La dépose et la repose des traverses s'effectuent mécaniquement par le biais de pinces articulées, tandis que l'approvisionnement est assuré par un portique roulant sur le convoi. Ce « train sur le train » va chercher les éléments neufs et évacue les usagés. Le ballast, lui, est prélevé par une roue à godets, criblé, puis partiellement réemployé et complété par du neuf. « Pour bien s'emboîter et composer un socle stable, les cailloux doivent comporter suffisamment d'arêtes vives », explique Jean-Claude Villotte. Cinq cents personnes (dont cent cinquante agents SNCF, les autres étant des salariés des entreprises ferroviaires prestataires) interviennent sur le chantier qui comporte des tâches de haute technologie, comme les contrôles de géométrie de la voie ou l'organisation de la logistique, mais aussi des opérations simples et répétitives. Ce sont, par exemple, des opérateurs à pied, circulant entre les rails à l'abri d'une sorte de cage grillagée, qui dévissent (à la machine !) les écrous de fixation sur les traverses, et d'autres qui récupèrent avec un crochet les écrous et les rondelles tombés au milieu des cailloux. Le tout dans un grondement continu rythmé par le fracas du va-et-vient du portique et les hurlements des avertisseurs annonçant le passage d'un train sur l'autre voie. Un spectacle impressionnant. Mais il n'y a même plus de vache pour regarder passer ce train-là !
Jean-Louis Boissonneau
Dernière édition par Bruno37 le 19 Mar 2016 09:42, édité 1 fois.
"crains qu'un jour un train ne t'émeuve plus" Apollinaire
Cinq cents agents sont actuellement mobilisés entre Mer et Orléans pour régénérer 60 km de voie sur l’une des lignes SNCF déclarée “ malade ” en 2011. Les techniciens parlent de « suite rapide » pour désigner le train usine actuellement à l'œuvre sur la voie ferrée entre Mer et La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret). Le qualificatif pourrait surprendre, pour un convoi qui se déplace à la vitesse de l'escargot : un kilomètre par jour ! Mais il laisse derrière lui une voie totalement remise à neuf : un sacré exploit puisqu'en aussi peu de temps, et un seul passage, il parvient à remplacer ballast, traverses et rails ! Le chantier s'inscrit dans le GPME (Grand Plan de modernisation du réseau) initié en 2013 pour garantir un haut niveau de performance de l'infrastructure. Une ligne qui a été officiellement reconnue comme « malade » par la SNCF il y a cinq ans. Sur la portion en cause, la dernière grosse intervention (hors maintenance courante) remontait à 1974. Le trafic perturbé Les travaux de réfection de la voie entre Mer et La Chapelle-Saint-Mesmin représentent un budget de 70 M€. Ils ont débuté le 4 janvier dernier et leur achèvement est prévu le 22 avril prochain. Une seule voie se trouvant disponible pendant les travaux, un dispositif de circulation alternée a été mis en place, qui entraîne des réductions de trafic. Pendant toute cette période, des perturbations sont à prévoir. Le chantier se déroulant du lundi au vendredi entre 8 h 30 et 18 h, les trains du matin et du soir, et ceux du week-end circulent. Il convient, toutefois, de prévoir un temps de parcours majoré d'environ 9 minutes en raison des limitations de vitesse imposées dans la zone de travaux. En journée et en semaine, une seule voie se trouvant disponible, certains trains ne peuvent circuler. Des arrêts supplémentaires ont été ajoutés à certains trains Intercités et des autocars de substitution ont été programmés pour prendre en charge les voyageurs. Un important dispositif d'information a été mis en place. En complément des affichages dans toutes les gares concernées, trois fiches horaires spécifiques reprenant les dispositions valables pendant la période des travaux sont mises à la disposition des clients dans les points accueil. Ces documents sont également consultables sur le site internet TER Centre-Val de Loire.
Dernière édition par Bruno37 le 19 Mar 2016 09:39, édité 1 fois.
"crains qu'un jour un train ne t'émeuve plus" Apollinaire
Suite Rapide 99 87 9 311 502-8 - Colas Rail-TSO type TSV 21 GP
Dégarnisseuse 99 87 9 314 511-6 - TSO type RM 900 SF Il y a eu une Colas Rail qui a servi aux travaux mais elle est partie !
Engins pour la voie Bourreuses 99 87 9 122 526-6 Type 108-32 U - Colas Rail 99 87 9 122 509-2 Type 108-32 U - Colas Rail 99 87 9 122 516-7 Type 108-32 U - TSO 99 87 9 122 512-6 Type 08-32U - TSO (n°2473) 99 87 9 121 522-6 Type AC 09 Fi -TSO (n°2349)
Il faut faire vite si vous voulez prendre des photos du matériel car les travaux se terminent à la fin du mois d'avril et leur nouveau chantier se trouvera du coté de Sète !!!